Réseau d'Entraide

Jean Raspail : « Il faudra se réfugier dans un très puissant communautarisme français, afin de sauver l’essentiel. La France sera habitée par des Français et des « Franciens » qui formeront la majorité future. Il faudra se replier derrière nos familles, derrière nos valeurs morales, notre culture, notre langue etc., et vivre dans une solidarité très unie entre Français ». Patrice de Plunkett : « Plus une minute à perdre dans les partis politiques (il exagère un peu, mais nous sentons l’intuition de base, NDLR) : c’est une duperie. Mais recenser nos forces, les moyens matériels et moraux dont disposent réellement les catholiques de France, pour savoir par où continuer et comment. » Mgr Brincard : « Commençons par les croyants ! Ils sont « le sel de la terre », le ferment dans la pâte. Ce n’est pas le nombre qui compte en premier lieu. » . « Mettons donc la main à la pâte en nous servant des moyens que la Providence nous procure ».


(table ronde de La Nef, n°156)




Etant donné qu’il existe une culture hédoniste qui veut nous empêcher de vivre selon le dessein du Créateur, nous devons avoir le courage de créer des îlots, des oasis, puis de grands terrains de culture catholique, dans lesquels vivre les desseins du Créateur.


Benoît XVI – L’Essence de la foi, Une parole pour tous.




«L’Eglise prendra d’autres formes. Elle ressemblera moins aux grandes sociétés, elle sera davantage l’Eglise des minorités, elle se perpétuera dans de petits cercles vivants où des gens convaincus et croyants agiront selon leur foi. Mais c’est précisément ainsi qu’elle deviendra, comme le dit la Bible, le sel de la terre.»


Joseph Cardinal Ratzinger - Le sel de la Terre




« Que faire ? Ce que nous ne cessons de recommander sans relâche est d’unir entre elles les familles en un front solide »


Pie XII – 20 sept 1949 – au congrès de l'Union internationale des associations pour la protection des droits de la famille. (cité par le Mouvement Catholique des Familles)




" Qu'ils s'unissent donc, tous les hommes de bonne volonté (...) qui veulent combattre ce bon et pacifique combat du Christ, (...) que tous s'efforcent d'apporter quelque contribution à l'oeuvre de restauration sociale chrétienne". " Ne permettons pas que les enfants de ce siècle paraissent plus habiles entre eux que nous."


Pie XI, Quadragesimo Anno (cité par Pactum)




Le combat que nous pouvons gagner, c'est celui qui a été gagné avant nous par les moines qui ont créé les monastères-forteresses qui ont résisté aux invasions, à l'effondrement de l'empire romain. Ce sont eux qui ont permis la renaissance de l'occident chrétien.
Il faut considérer, je crois, que nos familles sont un peu comme ces monastères-forteresses, et qu'il faut se regrouper autour de la famille, mener le combat contre la décadence par petits groupes comme ici (à l'UDT), comme dans d'autres clans (c'est un mot que j'aime bien puisque c'est à la fois un terme d'amour et un terme de guerre ; nous sommes tous membres de la même tribu, et nous sommes dans des clans différents entre lesquels doivent exister des échanges), et c'est vraiment cela qui est important, c'est cela qui nous sauvera. Peut-être pas nous, ni nos enfants. Mais qui sauvera quelque chose de ce qui peut l'être. Si nous ne faisons pas cela, ce ne sera même pas une catastrophe qui nous détruira. Ce sera une lente et douloureuse gangrène."


Serge de Beketch, Université d'été 2006 de Renaissance Catholique.
Cité dans « A l'appel de Dénikine » (p 276), livre extraordinaire de foi, d'intelligence, de culture ... et d'humour ! RIP.




« Comme tu ne peux être utile à tous, tu dois surtout t’occuper de ceux qui, selon les temps et les lieux, te sont étroitement unis comme par un certain sort ; par sort en effet, il faut entendre quiconque t’est lié temporellement et qui adhère à toi, ce qui fait que tu choisis de l’avantager ».


Saint Augustin (cité dans Présent du 07/01/05)




p137 « Nous sommes malheureusement ainsi depuis toujours, nous autres Russes : nous n’arrivons pas à apprendre à nous organiser d’en bas, et nous avons tendance à attendre les instructions d’un monarque, ou d’un guide, ou d’une autorité spirituelle ou politique, - or, cette fois, il n’y a rien, personne, que du menu fretin qui s’agite dans les hautes sphères. » p150 « Nous avons l’obligation de sortir de notre état actuel d’humiliation et de désarroi : sinon pour nous-mêmes, du moins en mémoire de nos ancêtres et au nom de nos enfants et petits-enfants. » p150 « Notre histoire nous apparaît aujourd’hui comme perdue sans retour, mais par des efforts appropriés de notre volonté nous pouvons peut-être faire qu’elle commence justement maintenant » p151 « Nous devons bâtir une Russie morale. Toutes les bonnes graines qui, par miracle, n’ont pas encore été piétinées, nous devons les recueillir et les faire pousser. L’Eglise nous y aidera-t-elle ? C’est elle qui a subi le plus de ravage. En outre, ses années de docilité au pouvoir de l’Etat l’ont minée de l’intérieur, elle a perdu l’élan nécessaire à une action énergique au sein de la société. »


Soljenitsyne, 1995, Le « problème russe » à la fin du XXe siècle (il suffirait de remplacer « russe » par « français » !)




"Dans chaque localité, il faut qu’ils se connaissent, se voient, s’unissent. Il ne doit pas y avoir aujourd’hui une cité, une bourgade catholique qui n’ait son noyau d'hommes d’action. Cette organisation attire les indécis, donne du courage aux hésitants, fait contrepoids à l’influence du « qu’en dira-t-on » et rend chacun fort de la force de tous. Vous n’êtes qu’une douzaine d’hommes de cœur, n’importe : fondez une académie de la jeunesse catholique, une conférence ou du moins une confrérie. Mettez-vous aussitôt en relation avec la société analogue de la ville voisine ou de la capitale. Serrez-vous de la sorte dans toute la contrée, associations avec associations ; reformant à l’aide de vos boucliers la fameuse « tortue » que les légionnaires romains formaient en réunissant leurs boucliers ; ainsi unis, si peu nombreux que vous soyez, vous porterez haut la bannière d’une doctrine saine, pure, intransigeante, sans déguisement ni atténuation, sans pacte ni alliance avec l’ennemi. L’intransigeance courageuse offre un aspect noble, sympathique et chevaleresque. Il est beau de voir un homme battu comme un rocher par les flots et les vents rester debout, immobile, sans reculer. Bon exemple surtout, bon exemple constamment ! Prêchez par votre conduite, prêchez par elle en tout lieu. Vous verrez bientôt avec quelle facilité vous inspirerez le respect, puis l’admiration et ensuite la sympathie. (etc.)


p 104-105 de « Le libéralisme est un péché » de Don Sarda y Salvany 1884 trad fr 1887. (réédité en 2004 par le « Sel de la terre »)




- Qui sont ces gens ? Demanda-t-il, tout pâle. - La haine, répondit M. Ixe. La haine et la contagion de la haine. - Sont-ils nombreux ? - Des centaines de milliers, sans doute. En réalité, nul ne le sait. Ils sont l'écume de la multitude. Ils en procèdent naturellement. - Sont-ils français ? - Cela n'a pour eux aucune signification. - Chrétiens ? Le vieux monsieur hocha la tête. - Ils ne sont rien. Ces mots-là n'éveillent rien en eux. Ils n'en connaissent même pas le sens. Philippe lui jeta un regard désolé. - Pourquoi m'avoir amené là ? - Parce qu'on ne pouvait l'éviter. C'est un bon observatoire sur un monde qui n'est pas le vôtre et à propos de quoi j'ai cependant des choses à vous dire. A trente kilomètres à la ronde vivent dix-neuf millions de personnes. Nul ne vous y connaît, Monseigneur. Pas une porte ne s'y ouvrirait pour vous. On ne vous offrirait pas même un verre d'eau. Tandis que moi, de cent façons, j'entre partout, je suis partout. Ils mangent et boivent ce que je leur vends. (...). Ils Ils lisent ce que j'imprime pour eux. (...). La multitude. Ainsi la marque-t-on au fer, comme du bétail, mais d'un seul coup. Telle est hélas, Monseigneur, l'étendue de mon pouvoir. - Je n'aime pas ce que vous dites, Monsieur, remarqua pour la seconde fois Philippe. Et ces gens-là ne prient-ils jamais ? - Jamais, répondit M. Ixe. Cette fonction-là s'est perdue. - Mais qu'espèrent-ils ? - Durer sans être malheureux. Pour les meilleurs, sans s'ennuyer. Cela recouvre à peu près toutes les activités humaines. A des degrés divers, beaucoup y parviennent. Cela leur suffit. - Croient-ils à leur âme immortelle ? A la nature divine de la vie ? - Ces mots ne pénètrent pas en eux. Philippe hésita. - Est-ce votre faute ? demanda-t-il ? (...) Le vieux monsieur le regardait avec une intensité d'émotion qui effaçait l'usure de son âme. Il y avait aussi de la dévotion et bien d'autres choses dans ses yeux. On trouvait cett expression-là dans les regards aux lointains temps capétiens, quand les Français, seigneurs ou manants, sans distinctions, se présentaient devant leur roi. - Je vous ai rencontré sur mon chemin, Sire, dit M. Ixe. Il n'y a pas d'autre raison. Je durais, moi aussi. Vous m'avez rendu l'espérance. J'ai décidé de vous servir et je vais enfin aimer qui je sers. Peut-être ne le savez-vous pas, ou n'est-ce pas à vous de vous en souvenir, mais la royauté est le seul ordre concevable dans le gouvernement des hommes parce qu'il se fonde sur l'amour. Philippe posa sa main sur celle su vieux monsieur. Il avait la gorge serrée. (...) - Mon Dieu ! Qu'ai-je à faire là ? Tout cela n'a pas de sens ...





Nous avons besoin d'îles où la foi en Dieu et la simplicité interne du christianisme vivent et rayonnent ; d'oasis, d'arches de Noé dans lesquelles l'homme peut toujours venir se réfugier. Les espaces de protection sont les espaces de la liturgie. Reste que même dans les différents mouvements et communautés, dans les paroisses, dans les célébrations des sacrements, dans les exercices de piété, dans les pèlerinages, etc., l'Église cherche à offrir des forces de résistance, puis à développer des zones de protection dans lesquelles la beauté du monde, la beauté de l'existence possible, devient de nouveau visible en contraste avec tout ce qui est abîmé autour de nous.


Benoît XVI, Lumière du monde, 2010




Le communautarisme catholique bien défini (concept analogique par essence comme l’ordre social chrétien) ne peut bien sûr qu’être sain et légitime, non pas fermé mais ouvert sur l’universel. Par sa réunion (distincte) du naturel et du surnaturel, du temporel et du spirituel, il est à la fois une communion de personnes et de communautés.


Rémi Fontaine, Présent du 12 mars 2007